11 février 2014

CHILI - Atacama, pélicans et réparations

Nous voilà dans le désert d’Atacama, un des plus arides du monde, et nous roulons sur la Panamericana, dont nous avions vu le point le plus austral au sud de Chiloe
 
Comme un peu partout au Chili, des petites chapelles jalonnent les routes, en souvenir de ceux qui y sont morts. Une simple croix, 

Chili-chapelle sud Antofagasta

un petit amas d’objets rappelant le défunt (pneus, locomotive miniature, voire remorque de camion entière), des fleurs, des drapeaux chiliens,

Chili-chapelle Atacama
  
de petites constructions en dur, voire des monuments très sophistiqués avec bancs, tables, poubelles, château d’eau pour arroser les fleurs, etc….. 

Chili-chapelle Tocopilla

Par contre, ce qui change du reste du Chili, c’est qu’il n’y a plus de clôtures (ou quasiment). Nous apprécions de ne plus sentir cet enfermement constant et d’être enfin libres de pouvoir bivouaquer facilement en nous écartant de la route.

Chili-Bahia Inglesa (bivouac)

Nous zigzaguons, parfois le long de la côte où les roches sont gris-beiges, assez quelconques.

Chili-côte sud Chañaral 
 
 parfois dans les terres, dans un univers minéral à dominante rouge, typique de l'Atacama.

Chili-Atacama 2

 
      
Chili-Atacama 4

 




















Nous avons déjà vu plusieurs déserts (Syrie, Egypte, Hoggar, Sinaï, Kalahari, Namibie, Botswana, Mauritanie, USA) mais nous ne nous lassons pas, car contrairement à ce que pensent certains, chaque désert est différent, que ce soit par le relief, les roches, les couleurs,…. De plus nous adorons nous installer pour bivouaquer, seuls, dans le silence du désert.
Les villes, qui surgissent régulièrement de nulle part, apportent de la vie. Et les habitants aiment la couleur à voir leurs maisons, comme ici à Taltal.

Chili-Talta (maison colorée)

 
      
Chili-Talta (maisons colorées)

 




















Ils ont aussi visiblement besoin de verdure, et des armées d’employés arrosent en permanence les pelouses et les arbres,

Chili-Taltal (parc)

parfois avec de l’eau chèrement obtenue par désalinisation. Il faut dire que ces villes sont riches, grâce aux mines de toutes sortes dont le nord du Chili regorge. Les flottes de pickup rouges qui sillonnent toute cette région sont représentatives, comme les aéroports, très actifs, avec même des compagnies aériennes spécialisées pour les mines.
 
Par contre les ports ne méritent parfois pas ce qualificatif car ce ne sont que d’immenses tapis roulants jetés en pleine mer et où viennent s’amarrer de grands cargos.
Chili-Chañaral (port)
  
Sur la côte, deux espèces sont omniprésentes : les pélicans et les bipèdes.
Ces derniers sont des vacanciers chiliens qui passent leurs vacances d’été en groupes, installés par paquets de tentes elles-mêmes regroupées sous une bâche (il y a du vent et le soleil cogne). 

Chili-campeurs 1
  
On les voit partout, toujours au plus près de la mer, sur le sable mais aussi au milieu des rochers !, près des villes ou isolés loin de tout, sur des centaines de kilomètres.
 
Malheureusement ils ne tiennent pas compte des nombreux panneaux invitant à la propreté et laissent leurs déchets partout. En ville, sur les plages, les rochers, il y en a partout. Certains mettent leurs détritus dans des sacs …. et les laissent là où ils sont, sans aller jusqu’à une poubelle. Résultat les chiens errants ont vite faits de tout étaler !

Chili-côte (déchets)

Franchement pas terrible.
 
Seconde espèce, les pélicans, qui eux aussi laissent des déchets : le guano. Ce dernier recouvre des rochers entiers qui apparaissent blancs et sont visibles de très loin. Ce guano fut exploité intensivement au XIX° siècle, le Chili et ses voisins péruviens et boliviens se faisant même la «guerre du guano et du salpêtre» afin d’obtenir le contrôle de ces ressources.
 
On voit donc des pélicans partout, mais le summum est atteint à Paposo, où ils sont des milliers.

Chili-Paposo (pélicans) 3

 
Plus au nord, nous visitons le site du Paranal de l’ESO (European Southern Observatory = Observatoire Austral Européen).

Chili-ESO Paranal (site)

C’est ici que se trouve le VLT (Very Large Telescope), ensemble de quatre 'petits' télescopes (1,80 m de diamètre),

Chili-ESO Paranal (petits télescopes)

et de quatre immenses engins de 8,20 m de diamètre.

Chili-ESO Paranal (télescopes)

Chili-ESO Paranal (caméra)

Chili-ESO Paranal (porte)
Le site de La Silla nous avait impressionné, mais là on entre dans une autre dimension.

Chili-ESO Paranal (sommet)

Et dire que sur une montagne proche (le Cerro Armazones, visible du Paranal) vient de débuter la construction de l’E-ELT, télescope de 40 m de diamètre ! Le bâtiment sera quasiment aussi grand que le Colisée de Rome. Difficile à imaginer !
 
Et comme il y a un espace plat près de l’entrée du site, à 2400 m d’altitude, nous passons des nuits calmes dans ce lieu si particulier.

Chili-ESO Paranal (bivouac)

Bien sûr, nous faisons attention de ne pas émettre de lumière parasite, car tout le site est maintenu dans l'obscurité: aucune lumière à l’extérieur des bâtiments, pas une lampe à des kilomètres à la ronde, derniers kilomètres de la route balisés par de minuscules lumières dans la chaussée que les quelques véhicules qui roulent parcourent sans phares.
Ambiance particulière que nous savourons, installés dans nos chaises, en contemplant le ciel. Mais contrairement aux télescopes qui plongent au fin fond de l’univers, nous nous contentons d’observer la voie lactée, les étoiles filantes et les satellites qui passent.
Après cet intermède, retour sur la côte. C’est toujours le désert mais régulièrement (tous les 300-400 km) une ville surgit : Antofagasta, Iquique, Arica. 

Chili-Iquique (vue générale)
Surprenant de voir des immeubles posés sur le sable,

Chili-Iquique (immeubles)
  
et des pelouses à quelques mètres du désert minéral.

Chili-Iquique (pelouse)
Iquique remporte la palme, grâce à sa superbe plage, à ses belles pelouses, à ses promenades. Mais l’immense dune de sable qui semble écraser la ville rappelle que nous sommes dans le désert.

Chili-Iquique (dune)

Ces villes sont riches et ont donc leurs golfs. Nous avions déjà vu des golfs sur latérite à Niamey et Ouagadougou, au milieu de la brousse, mais ceux d’Arica et d’Iquique sont du type purement minéral (roc et sable) à l’exception de petits arbustes en plastique.

Chili-Iquique (golf)
  
Et comme en Afrique, chaque joueur a son ‘caddy’ chargé de porter le matériel et de ratisser le green (en sable noir) après usage ! 

Chili-Iquique (green golf)
Nous essayons de visiter la mine de Chuquicamata, mine de cuivre à ciel ouvert, la plus grande du monde. Malheureusement il faut s’inscrire deux semaines à l’avance. Tant pis.

Chili-Chuquicamata
(merci à internet pour la photo)
 
A la place nous visitons les garages !

Chili-Iquique (garage)

A Antofagasta pour essayer de trouver l’origine d’un bruit, sans succès.
A Iquique pour changer un soufflet de cardan, peut-être endommagé au garage précédent.
A Arica pour re-fixer un soufflet de cardan, mal fixé à Iquique.
 
A chaque fois il faut trouver le représentant Fiat (pas toujours facile), convaincre de s’occuper de nous (mais pas dans trois jours), revenir plus tard (ou le lendemain), discuter avec le chef quand le réceptionniste change d'avis et ne veut plus de nous, passer des heures dans l’atelier, rouler un peu ensuite pour vérifier, revenir pour resserrer un truc, etc……
Pour le soufflet, pièce à 4 € dans un magasin de ‘repuestos’ (pièces détachées), la facture globale revient à 360 €. Car la main-d’œuvre coûte presque aussi chère que chez nous mais la vitesse d’exécution n’est pas la même (les mécanos sont souvent cools, et même coooooools dans certains garages !).
Comme Daou aime bien qu’on s’occupe de lui, le gros klaxon tombe en rideau. Pas grave il reste celui d’origine, même s’il n’est pas très bruyant et ne sert donc pas à grand’chose.
Mais l’alarme cellule devient muette aussi et ça c’est plus gênant. Jean-Yves doit donc la démonter et aller voir ses entrailles pour trouver le fautif: le haut-parleur, bobinage grillé. Qu’à cela ne tienne: une sirène achetée dans un ‘repuestos’, une électroniquectomie, un peu d’adaptation à la Mac Gyver, et notre alarme retrouve sa voix, et même plus car le nouveau haut-parleur est plus gros.
Il y a aussi une petite fuite au réservoir diesel auxiliaire et un faux-contact à la fermeture de la porte-cellule (qui bien sûr fonctionne parfaitement quand on en cherche l’origine !). Rien de bien extraordinaire, mais au bout d’un moment ça fatigue et cette semaine perdue en bricoles n’est pas des plus agréables.
 
Heureusement l’étape Iquique-Arica est superbe grâce aux géoglyphes présents à plusieurs endroits.

Chili-Géoglyphes (Gigante de Atacama)
Chili-Géoglyphes (Tiliviche)
 
Chili-Géoglyphes (Chiza)
  
Nous connaissions de nom ceux de Nazca (que nous verrons bientôt) mais ignorions qu’il y en a d’autres dans la région (région au sens large puisque Nazca est à 1000 km).
Belle surprise pour nous, d’autant que cette partie de désert du nord du Chili est magnifique, avec ces longues lignes droites sur les plateaux, entrecoupées de descente-remontée dans les ‘quebradas’.

Chili-Quebrada de Camarones

Nous arrivons au terme de notre périple chilien de plus de trois mois passés à visiter ce pays du sud au nord, soit 4000 km à vol d’oiseau …...... mais Daou n’est pas un oiseau.

N
ous allons une fois de plus franchir une frontière pour découvrir un nouveau pays, le Pérou.
 

7 commentaires:


  1. bonjour à vous,


    encore de belles photos et un beau récit, il ne manque que le son pour être complétement avec vous.


    bonne santé à Daou, et bonne route, donnez le bonjour à Poncahontas et au grand condor!


    Benji

    RépondreSupprimer
  2. Pascale et Hervé17 février 2014 à 09:53


    Quelle belle aventure. Que de paysages grandioses et diversifiés... merci de nous faire voyager à travers vos récits et vos photos. Bonne route à vous et courage à Daou (le pauvre, vous lui en
    faites voir de toutes les couleur...).
    Bises

    RépondreSupprimer

  3. Salut les " Jeunes " ! Merci ... de nous faire réver, de nous faire partager tant de merveilles, de lieux superbes, étonnants, surprenants, insolites, ... , de nous inviter dans
    votre aventure, pleine de rebondissements, tel un voyage de Marco Polo ( qui est Marco ? , et qui est Polo ? ). Vite, la suite ! j'veux mon feuilleton !


    A très bientôt, et " vive le Pérou libre " (???).


    Vincent.


     

    RépondreSupprimer

  4. Martine Jean Yves bonjour c'est toujours avec admiration que nous visitons vostre périple


    ici nous avons subit plusieurs tempètes et de la pluie depuis plusieurs semaines


    inondatios répétées à Quimperlé bonne continuation


    Renée Jean Paul

    RépondreSupprimer

  5. Salut, un peu de soleil au travers de vos récits nous remonte le moral...ici, c'est la grande saison des petites pluies ou la petite saison des grandes pluies, bref, on ne sait plus tellement les
    perturbations se suivent et se ressemblent...pluies + vent, vent + PLUIES ;(


    Alors , penser à vos nuits étoilées, sans nuage... aux pieds de ces telescopes...nous ramène quelques mois auparavant, sur le pont du Ramadan au milieu de la mer Rouge...nostalgie...


    BIzzzzzzz, et bon voyage au Perou...


    ps: Attention aux Lamas... car " quand lama faché, lui toujours faire ainsi!..."(cf Tintin et le temple du soleil)


     

    RépondreSupprimer

  6. bonjour Martine et J-Yves


    Quand je vois ces paysages et ce ciel bleu cela fait rêver, car ici on ne sort de la grisaille et de la pluie depuis des mois!!!


    bonne route


    J-Noël


     

    RépondreSupprimer

  7. salut a vous


    je passe l'episode meteo bretonne voire trop bretonne car je lis que stephane vous a donne la tendance, mais c'est certain maintenant on va vers le beau....


    je vois que la route continue pour vous et vos  reportages nous permettent d'apprecier la realite de l'aventure.


    a defaut d'etre de vrais routards, nous profitons avec grand plaisir des photos et commentaires.


    je m'inscris pour la prochaine seance!


     


    christian et nathalie


    christian et nathalie.

    RépondreSupprimer


COMMENT SAISIR VOTRE COMMENTAIRE :
1) Choix de votre signature dans la liste déroulante.
si vous êtes connecté à votre compte google (via votre adresse @gmail.com), vous êtes automatiquement identifié
sinon vous pouvez saisir votre nom ou pseudo en choisissant "Nom/URL" dans la liste déroulante
3) Si vous avez un compte google, vous pouvez, en cochant la case "M'informer', être avisé en cas de réponse à votre commentaire
4) Cliquez sur Aperçu pour voir votre texte tel qu'il apparaitra sur le blog
5) Cliquez sur Publier pour enregistrer votre commentaire.