Après avoir quitté Puerto Natales nous franchissons une fois de plus la frontière argentino-chilienne, car vers le nord il n’y a pas de route côté chilien. Les douaniers chiliens étant en grève, nous attendons à la frontière, sous une neige fine, en espérant que le col qui marque la frontière un peu plus haut ne va pas être bloqué durant cette attente. Quatre heures plus tard nous pouvons faire les formalités de douane en 8 secondes, puisque les douaniers se contentent de récupérer notre papier d’importation temporaire et de nous souhaiter bonne route. Tout ça pour ça !
Côté argentin, passage simple, d’autant plus qu’il n’ y a pas de contrôle phytosanitaire (normal nous venons de la zone protégée).
Un peu plus loin, au bord de la route, nous admirons des condors, en vol comme au Torres del Paine, mais aussi au sol à quelques dizaines de mètres de nous. Pas vraiment beaux au sol,
mais majestueux en vol surtout quand, comme ici, ils s’amusent (ou se battent ?) en faisant des figures dignes de la voltige aérienne, genre passage sur le dos ou piqué.
Nous retrouvons ensuite les grandes étendues de ‘estepa’ caractéristiques du sud de la Patagonie avec, toujours, ce vent patagon
qui rend la conduite fatigante, oblige les motards à rouler tordus,
augmente la consommation, et nous fait même parfois faire des embardées.
360 km plus loin, arrivée à El Calafate (d’où vient ce nom de ‘’califat’’ ?), ville très touristique qui n’existe que grâce aux différents glaciers présents dans la région, en particulier le Perito Moreno, un des glaciers les plus dynamiques du monde, et donc passage obligé. Ici des milliers de touristes viennent du monde entier pour visiter les lacs, les glaciers, les montagnes, faire du kayak, du rappel, de l’escalade, ou admirer les oiseaux.
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Nous commençons la découverte par une promenade en bateau sur les eaux vertes du ‘lago Argentino’.
Toute la journée nous parcourons ses différentes ramifications, parfois sous le soleil mais le plus souvent sous un temps gris lorsque nous approchons des glaciers. Ces derniers laissent échapper des glaçons de toutes tailles, et d’une couleur bleue incroyable, mini-icebergs qui se promènent ensuite au gré du vent.
Certains sont petits,
ce qui permet à l’équipage d’en attraper un qui finira en morceau dans des verres. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut rafraîchir son whisky avec de la glace vieille de plusieurs milliers d’années !
Mais d’autres sont bien plus imposants, même si nous ne voyons que la face émergée.
L’arrivée au glacier Spegazzini est particulièrement spectaculaire, car un vent catabatique nous accueille.
mais le spectacle est là, majestueux.
Plus loin, un autre glacier, le fameux Perito Moreno, qui se jette à l’eau en coupant un des bras du lac. Nous contemplons son front nord, large de plus de deux kilomètres.
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Le soir même, à peine débarqués du bateau, nous profitons du temps correct pour retourner le voir, cette fois par la route.
En effet il est visible de la colline située juste dans l’axe, ce qui explique sa popularité puisqu’on peut arriver en voiture et le voir de très près.
Nous profitons du parking et de la tolérance des gardiens (le ticket d’entrée n’est en principe valable que pour une journée) pour passer la nuit sur place, avec l’idée de profiter du spectacle le lendemain.
Mais le lendemain, temps épouvantable: vent, pluie, neige, température ne dépassant pas 4°C, visibilité inférieure à 100 m !
Nous ne sortons quasiment pas, mais pour célébrer ce site exceptionnel nous nous réconfortons en dégustant un confit de canard arrosé d’un bon bordeaux (dernière conserve et dernière bouteille venant de France, gardées précieusement pour une grande occasion).
Le soir, impossible de rester sur place, les gardiens nous obligent (poliment) à partir. Nous re-faisons donc les 30 km jusqu’à la porte d’entrée du Parc et réalisons que le temps exécrable est limité au glacier et qu’ici il fait un temps correct (et à El Calafate, c’est carrément le ciel bleu).
Nous passons la nuit sur place et le lendemain, comme le temps semble meilleur, nous re-payons l’entrée et re-faisons la route pour retourner voir le glacier. Mais encore une fois le temps se couvre à son approche et nous passons la journée, en jonglant avec les éclaircies et les averses de neige, sur les passerelles afin de profiter de tous les points de vue possibles.
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Encore quelques jours à vaquer, puis nous reprenons la route jusqu’à El Chalten.
Ce gros village est dédié aux touristes qui viennent faire des randonnées dans le massif du Fitz-Roy (fameux dans le milieu de l’escalade).
Certains partant sac au dos pour plusieurs jours. Les genoux de Jean-Yves ne le permettant pas, ce sera moins sportif et durant les quelques jours passés ici nous nous contentons de promenades de quelques heures. Les paysages sont beaux
mais il y a beaucoup de monde, le parking autorisé aux ‘motorhome’ est bien utilisé (entre 2 et 5 véhicules selon les nuits), et durant les balades nous entendons surtout parler français !
Depuis quelques semaines nous étions dans une région très touristique (Torres del Paine, Perito Moreno, El Chalten) mais la route qui va vers le nord est nettement moins fréquentée.
Il s’agit de la Ruta 40, un mythe pour les argentins (et pour certains voyageurs) car dans le passé cette piste de plus de 5300 km joignait le nord et le sud du pays en passant près de la Cordillière.
Nous ne sommes pas attirés par les mythes car ce qui était vrai à une époque l’est rarement des décennies plus tard. Et une fois de plus cela se confirme car s’il y a 30 ans ou plus cette Ruta 40 devait effectivement être une véritable aventure, avec peu de points de ravitaillement (eau, carburant), une piste difficile et personne pour aider en cas de problème, aujourd’hui elle est très majoritairement bitumée.
Tant mieux car le bruit, les vibrations et la poussière ce n’est pas notre tasse de thé. Nous préférons profiter des paysages sereinement.
Tant mieux car le bruit, les vibrations et la poussière ce n’est pas notre tasse de thé. Nous préférons profiter des paysages sereinement.
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et les kilomètres défilent. Nous faisons halte à Gobernador Gregores, une ville qui vit de la mine d’or et d’argent toute proche. Ici on est vraiment «au fin fond de la Patagonie» et les gens qui se sont installés ici dans le passé méritaient vraiment le terme parfois galvaudé de «pionniers».
Même aujourd’hui, alors que la ville est accessible par le bitume et dispose d’internet (certes avec un débit trèèès lent), on sent l’isolement. Il n’y a RIEN à moins de 200 km à vol d’oiseau, et à l’hôpital, pour les interventions, un chirurgien multi-spécialités et un anesthésiste. Pour les cas plus graves, c’est l’ambulance et plus de 400 km de route ! On n’ose imaginer la vie ici il y a 20 ans. Mais aujourd’hui la ville est bien agencée,
on y trouve des commerces bien achalandés , y compris bien sûr l’Anonima, LE super-mercado patagon,
un office du tourisme, deux 'estacionamento motorhome', des terrains de jeux,
des pelouses arrosées abondamment, et quelques poubelles sympas.
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Il y a même une piscine, et ici on ne badine pas avec l’hygiène: n’ayant pas le certificat médical exigé des locaux, nous devons passer à l’infirmerie pour un contrôle des pieds et des cheveux. Ouf, nous n’avons ni champignons ni poux, nous sommes admis !
Nous passons quelques jours dans ce coin perdu mais vivant qui montre un autre aspect, non touristique, de l’Argentine et de la Patagonie.
Encore ‘un peu’ de Ruta 40,
‘un peu’ de piste,
et 280 km plus loin nous arrivons à la Cueva de las manos (cave des mains), situé dans le cañadon Rio Pinturas.
En fait il ne s’agit pas d’une cave, mais d'une petite grotte qui n'a en elle-même pas d’intérêt, hormis pour les archéologues. Par contre des mains, il y en a !
Presque uniquement des mains gauches d’ailleurs, de toutes les couleurs, en positif ou en négatif,
et même une main à 6 doigts et un pied. Il y a aussi des pieds de choique (petite autruche locale), quelques symboles, et beaucoup de guanacos.
Nous avions déjà vu des peintures rupestres (Mauritanie et Namibie entre autres) mais celles-ci sont vraiment les plus plaisantes.
Car les humains qui vécurent là durant 8000 ans aimaient visiblement s’amuser et laisser des traces (exactement comme leurs successeurs qui gravent leur nom partout). Mais il y a une autre explication:
‘Un peu’ plus loin nous arrivons dans la ville de Perito Moreno. A noter que Perito MORENO,
un amoureux de son pays et de la nature, a donné son nom, en plus du glacier vu plus tôt et de cette ville, à une montagne et à un Parc national, chacun de ces ‘Perito Moreno’ étant à des centaines de kilomètres des autres. Une vraie célébrité.
La ville n’a aucun intérêt, si ce n’est d’avoir un camping avec de l’eau chaude. Nous décidons donc d’y faire une grande lessive, car si les ‘lavanderia’ sont pratiques et peu chères, elles ne connaissent pas l’eau chaude, et le linge sort souvent moyennement propre. Alors de temps en temps une lessive maison avec nos bassines ça ne fait pas de mal.
Ensuite, petit saut jusqu’au ‘lago Buenos Aires’ (après le ‘lago Argentino', quelle imagination) lac aux eaux bleues pures
que nous longeons jusqu’à la frontière avec le Chili, pour une nouvelle sortie d’Argentine.
RépondreSupprimerMartine Jean-Yves bonjour et encore merci pour cesbelles photos avez-vous rencontré
Florent Pagny en Pantagonie à bientot
Renée Jean PAUL
RépondreSupprimerbonjour à vous deux,
c'est toujours un plaisir de vous suivre dans votre périple, vos photos nous laissent bien rêveur.C'est un autre monde .
bonne continuation
JN
RépondreSupprimersalut les amis pour le condor je confirme , c'est mieux en vol
mais pour le reste c'est toujours aussi surprenant...
encors bravo a vous pour cet engagement
et merci pour nous, les retours de reportage nous font toujours aussi envie .
alors a la prochaine.
christian et nathalie
RépondreSupprimerbonjour
je vois que daou tiens toujours(et tant mieux)malgré les problèmes et les conditions difficiles.c'est avec un plaisir toujours émerveillé que nous parcourons votre blog,ces photos sont
magnifiques et nous font penser a d'autres pays que nous avons visités(pérou bolivie et la nouvelle zélande)continués a nous faire rever.amicalement
louis et nicole