Après la réparation de Daou, nous décidons de ne pas trop nous éloigner pendant quelques jours, au cas où ...
Un peu au nord Tornquist nous accueille. C‘est une petite ville calme et proprette aux rues en damier comme presque toutes les villes d’ici (et d’autres pays jeunes comme les USA), située au pied des 'montagnes'.
Un soir nous allons au Teatro écouter un soliste violon. Le cadre fait un peu suranné et l’ambiance un peu notables de province; mais le musicien est un virtuose et cela change de notre quotidien, même si ce type de musique ne nous émeut guère.
La Sierra de la Ventana (montagne de la fenêtre), lieu de vacances pour les argentins, porte bien son nom.
Nous y passons quelques journées tranquilles, mais Daou se manifeste encore par moments avec un bruit inquiétant. Nous nous félicitons de ne pas avoir repris la route de suite, et retournons au garage à Bahia Blanca. Toujours aussi agréables et professionnels, ils recherchent immédiatement la cause: un boulon de support moteur doit être légèrement resserré. Plus de peur que de mal, cette fois nous pouvons vraiment poursuivre le voyage.
La Ruta 3 et ses longues lignes droites nous emmène dans un paysage dont la monotonie
est seulement rompue par les contrôles phyto-sanitaires, car pour protéger la Patagonie de certaines maladies il est interdit d’y amener viande et fruits frais. Connaissant cette réglementation nous n’avons aucun produit interdit et les contrôles se font rapidement et courtoisement.
Près de Viedma, nous poussons jusqu’à la mer pour trouver un lieu de nuitée, et découvrons par hasard le Balneario El Condor; pas grand intérêt si ce n’est son parking de bord de mer calme ...... et sa colonie de perroquets qui abrite 35000 nids ! C’est la plus importante du monde
et nous passons un moment à admirer ce spectacle coloré et bruyant.
La Ruta 3 part ensuite plein ouest avec une particularité amusante: un tronçon de 120 km quasiment droit. Quasiment car la route a dû être tracée par deux équipes parties chacune d’une extrémité, équipes qui ont fini par se retrouver ... mais décalées. Résultat: deux tronçons de 60 km parfaitement rectilignes avec une sorte de zig-zag au milieu pour la jonction !
A noter que sur la route la conduite des Argentins évolue: plus nous allons vers le sud, mieux c’est. Ici pas de feux rouges grillés, pas de klaxons intempestifs,.... De même l’impression de ‘saleté’ ressentie au nord du pays s’est depuis longtemps estompée.
Même la curiosité que suscite Daou est légèrement atténuée. Il faut dire que depuis que nous sommes en Amérique du sud, il ne passait pratiquement pas une journée sans amener des interrogations.
A propos de véhicules, en Argentine comme dans les pays voisins, les automobilistes indiquent souvent avec des auto-collants la composition de leur famille
Et nous arrivons en Patagonie, nom mythique qui fait rêver, et l’une des étapes importantes de notre voyage. Nous n’en sommes qu’au début (2000 km nous séparent encore d’Ushuaia) mais l’atmosphère est déjà différente: moins de monde sur la route, une température qui fraichit, un vent quasi-permanent, une steppe rase avec juste quelques animaux (chevaux, vaches, moutons, guanacos, nandous) tellement épars qu’ils semblent avoir été ‘saupoudrés’ dans ces immensités.
La Ruta 3 repart plein sud, face au vent justement, et il est tellement fort que la consommation de Daou atteint des sommets: plus de 15 l /100 !
Puerto Madryn, porte d’entrée de la Péninsule de Valdez, inscrite au Patrimoine de l’humanité. De par sa forme particulière, deux entités se démarquent: une quasi-île aride et sans eau potable, et deux golfes quasi-fermés.
Ces particularités font de cette péninsule un havre pour de nombreux oiseaux et surtout pour les mammifères marins: otaries, lions de mer, éléphants de mer, baleines.
Les lions de mer méritent leur nom car le museau, la couleur du pelage, la crinière et les rugissements font effectivement penser à ceux de la savane.
De même les éléphants de mer, avec leur petite trompe ridicule, et surtout leur poids (4 tonnes) évoquent ceux d’Afrique.
Quant aux baleines, elles nous font penser à un autre animal africain: l’hippopotame. Non par la ressemblance, mais parce que comme là-bas nous passons beaucoup de temps à regarder la surface de l’eau pour n’apercevoir que le sommet de leur tête et leur dos.
Heureusement parfois elles sont plus joueuses et nous pouvons alors en voir un peu plus: mise sur le dos, bonds hors de l’eau, queues battant la surface, petits, et même une baleine blanche que nous voyons plusieurs fois.
Nous en profitons même la nuit: respiration (comme un tuba qu’on vide, pour les plongeurs), grognements, ça nous berce.
Près de deux semaines s’écoulent ainsi, durant lesquelles nous alternons journées immobiles ou visites de la péninsule, temps gris ou ensoleillé mais toujours venteux et frais, journées ‘à la plage’ ou visites en ville pour quelques courses et internet, contemplation des animaux ou tri des photos et films (et il faut en faire du tri pour avoir quelques bonnes prises !). Nous trouvons toujours un coin calme en bord de mer pour la nuit, et passons même plusieurs journées à la plage de Canteras, endroit où les baleines sont les plus nombreuses et les plus proches (30 m du bord).
Pendant ce temps, l’hiver s’éloigne tout doucement, les journées rallongent un peu, nous allons pouvoir reprendre la route, toujours plus au sud.
Et comme toujours, plus de photos ICI.
RépondreSupprimerMais je n'irais pas, par là, parce-que "trop loin trop fatigant trop tard", et pacrqe qu'à 83 ans, et 23 années de baroud, souvent seul en Afrique et dans le Sahara (notamment!!), ça va comme ça.
Mais encouragements pour vous et sincères. Pierre B.
(donc me désinscrire svp...).
RépondreSupprimerMartine Jean-Yves bonjour,un petit coucou de Moelan,nous avons eu un bel été
encore merci pour vos belles images et vos commentaires Daou al'air de
souffrir espérons qu'il résistera à très bientot
Renée Jean Paul
RépondreSupprimersacre mecanique qui nous apporte tellement de confort quand ca marche, mais quand ca ne marche pas...
mais je vois que tout se normalise, que le periple continue et la publication des photos egalement.
les paysages sont magnifiques et les animaux semblent etre au rendez vous...
la reputation du sud de l'amerique du sud ne semble pas surfaite a la vue de ces premieres images.
nous attendons la suite.
bonne route.
christian et nathalie.
RépondreSupprimerBonjour à vous deux
Nous avions beaucoup aimé la Ruta 3. Notre crainte de monotonie a été vite dissipée par la beauté du ciel, la diversité du paysage (mais oui, il change malgrè tout), la présence des nandous et
autres guanacos. Mais il est vrai que nous l'avons faite en une semaine et du coup nous avions peut-être plus prendre conscience de la diversité de cette nature.
Valdez est également un excellent souvenir, malheureusement sans baleine lors de notre passage (nous y retournerons).
Vous n'allez pas être déçus par la Patagonie (oubliez vite Ushuaia ville). N'hésitez pas à parcourir les pistes intérieures de la Terre de feu. Magnifiques ambiance et paysages garantis.
Bref je suis sur que comme nous, vous allez adorer et si le vent se calme comme il a eu la gentillesse de le faire pour nous, se sera encore mieux :)
Bonne continuation
Erick et Monique Curinier
RépondreSupprimerbonjour Martine et J-Yves
Merci beaucoup pour vos photos magnifiques et parfois insolites.Bonne route vers le sud.
Ici , au club de tennis , nous avons une rentrée assez soutenue avec plus de 140 adhérents et 2 moniteurs et une aide-monitrice de tennis à gérer.
bien amicalement
J-Noël