08 juillet 2013

BOLIVIE : Potosi-Uyuni-Salar

En quittant Sucre, la route descend vers 2000 m avant de remonter progressivement pour atteindre 4000 m lorsque nous arrivons à Potosi.
 
Tant que nous roulions nous ne ressentions rien, mais lorsque nous sortons pour prendre des images de la ville, nous escaladons un petit talus et nous voilà tout essouflés ! Et pour Daou ce n'est pas mieux: tant que le moteur tourne au-dessus de 2000 t/mn (turbo actif) pas de problème, mais quand il faut re-démarrer en côte (même très très légère ), il est vraiment poussif et il faut faire patiner l’embrayage en gardant le moteur à un régime élevé pour espérer bouger, dans un beau nuage noir.
 
Et comme cette ville est tout en montée et descente et que la conduite ici est un peu olé-olé (contrairement à ce que nous avons vu jusqu’à maintenant en Bolivie), Potosi n’est pas une partie de plaisir. Du coup nous fuyons et rejoignons, à une vingtaine de kilomètres, un lieu plus calme, ‘el ojo del inca’. C’est un étang naturel presque circulaire en surface (60x80 m), et conique sous l’eau avec 22m de fond au centre.

Bolivie-Ojo del inca-1

Mais surtout l’eau sort du fond à 35°C et est encore à 30°C à la surface. Du coup la baignade est agréable, même si dehors il ne fait pas chaud. De jeunes touristes viennent d’ailleurs en bus depuis Potosi pour le bain, et des locaux font même leur lessive au trop-plein. Nous passons la nuit là, après un bon bain-trempette. Et au réveil, un autre bain (mais là on ne s’attarde pas une fois sortis de l’eau car il fait seulement 2°C !).

Bolivie-Ojo del inca-2

Après ce bon repos nous retournons à Potosi pour visiter cette ville qui fut très riche grâce à l’argent extrait du ‘cerro rico’  (montagne riche).

Bolivie-Potosi-1 

Des milliers de tonnes d’argent ont ainsi enrichi les espagnols il y a deux-trois siècles, en tuant des milliers de mineurs indigènes. Aujourd’hui encore on y extrait argent, plomb, étain et une usine traite tout cela, même si la rivière voisine, mousseuse, n’apprécie visiblement pas. Les faubourgs sont très moyens mais le centre historique de la ville est agréable avec, comme dans toutes les villes boliviennes, un parc central très vivant.

Bolivie-Potosi-2

A l’heure du déjeuner nous profitons d’un petit restau très simple (4 tables, cuisine de famille avec plat unique) et avalons une bonne soupe et un plat de poulet au tarif bolivien (34 bolivianos soit moins de 4 € pour deux). Nous découvrons aussi une des innombrables espèces de pommes de terre qu'on trouve par ici, celles-ci petites et noires. Avec une boisson à la cannelle en cadeau.

Bolivie-Potosi (pollo picante)

Avant de quitter la ville nous complétons nos réservoirs de diesel, en jonglant avec le réservoir principal et l’auxiliaire. En effet les carburants boliviens ont mauvaise réputation; aussi après avoir fait les pleins à ras-bord au Brésil et au Paraguay nous nous arrangeons pour faire un mélange 50/50. Nous choisissons également les stations qui vendent du ‘diesel filtrado’, ce qui devrait éviter eau et impuretés. Nous ajoutons enfin des additifs (achetés en France) afin d’améliorer le carburant et de lui donner des propriétés anti-gel (car les diesel brésilien ou paraguayen ne sont pas prévus pour les -2O°C boliviens). Apparemment ces précautions portent leurs fruits, Daou tournant comme une horloge ...... à part la fumée noire due à l'altitude.
 
A propos du carburant, il y a ici deux tarifs: un réservé aux boliviens (env. 0,40€/l) et un pour les étrangers (env. 1 €/l). Nous payons volontiers le tarif normal, en demandant cependant une facture officielle pour que le pompiste ne soit pas tenté de se mettre la différence dans la poche.
Et au passage un coup de gueule contre les voyageurs qui magouillent (emprunts de plaques, utilisation de jerrycans, ...) pour bénéficier du tarif bolivien, en s’en vantant même parfois sur internet. Dans un pays pauvre mais qui travaille et fait des efforts pour s’en sortir (on le sent bien), ils devraient avoir honte. Surtout quand par ailleurs ces gens tiennent le discours politiquement correct de ‘voyager pour aller à la rencontre des autres, etc....’
 

Toujours plus à l'ouest, direction Uyuni, sur une route flambant neuve, au milieu de paysages somptueux. Des montagnes, des plaines, des vallées, une palette de roches avec des couleurs incroyables (vert, jaune, rose, violet, gris, marron, .....),

Bolivie-Ticatica-1

des cactus de plusieurs mètres,

Bolivie-Cactus 
 
des lamas,

Bolivie-Lama admiratif

de la neige sur les sommets, tout cela entre 3500 et 4000 m et sous un soleil radieux. Nous en prenons plein les mirettes !

Même la halte nocturne se fait dans un paysage grandiose: un seul regard embrasse marais, roches, dunes de sable, sommets enneigés, troupeaux de lamas, etc.... 

Bolivie-Chaquilla

L’arrivée sur Uyuni n’est pas en reste: après un haut plateau tout plat (normal pour un plateau), on grimpe de nouveau et tout à coup une vision grandiose sur Uyuni et son célèbre ‘salar’ s’offre à nous.

Bolivie-Uyuni

Uyuni, ville perdue à 3600 m qui accueille tous les touristes venant visiter le salar au nord et/ou le Lipez au sud. Au moins ici on peut se garer pour la nuit facilement, les km2 ne manquent pas !
Comme tout le monde nous ne passons que peu de temps dans la ville (pas grand’ chose à y faire). Par contre la préparation de Daou s’impose pour limiter l'action du sel; il a donc droit à ‘lavado+engrasado+fumigado’, c’est-à-dire lavage dessus et surtout dessous, graissage de la transmission, vaporisation de gazole sur tout le dessous. Et pour un hȏte aussi important, toute la famille s'y met !

Bolivie-Uyuni (lavage)

Nous voilà prêts pour la visite du salar, vaste étendue de sel durci (en saison sèche) d’environ 100 km de côté. Au début, difficile de trouver des repères car on voit au loin des montagnes qui sont à 150 km voire plus alors que la destination, l'île Incahuasi située au milieu du salar, est invisible. Nous nous fions donc au GPS et aux traces. Mais il y a des traces un peu partout, laquelle suivre ? D'autant plus qu'un chauffeur de 4x4 de touristes, très sympa, nous a dit de nous méfier des 'trous'. Quel genre de trous ?
Bref nous commençons doucement car les trous apparaissent, certains petits mais profonds et donc à éviter si on ne veut pas casser une suspension, d'autres beaucoup plus grands qui sont des flaques durcies de la dernière (ou avant-dernière) saison des pluies. Nous apprenons ainsi à 'lire' le terrain et à reconnaître ces zones à leur couleur et pouvons rouler librement, en suivant notre propre route et en faisant la trace. Finalement nous nous enhardissons et roulons à 100 km/h au régulateur. Sensation agréable, proche de celle du désert.

Bolivie-Salar-2

Incahuasi, petite île du temps où le salar était une mer, lieu de rendez-vous des visiteurs. Nous nous acquittons du droit d'entrée qui permet de suivre un sentier très sympa et de visiter un petit musée. Vues plongeantes sur le salar, cactus centenaires,

Bolivie-Salar (Incahuasi)-2
  
roches et bombes volcaniques, coraux fossilisés (à 3600 m !),

Bolivie-Salar (Incahuasi)-3

nous en prenons encore une fois plein les mirettes, d'autant plus que nous sommes seuls. Deux heures plus tard, tous les 4x4 de touristes déboulent, nous nous écartons donc pour finir la journée tranquilles et dormir...sur le sel... seuls au milieu de nulle part.

Bolivie-Salar-3

Au coucher du soleil de belles couleurs, à la nuit tombée un ciel étoilé fantastique. Et surprise, la nuit n'est pas froide (-3°C) alors que la précédente et la suivante, à Uyuni, le sont (-10°C). Effet thermique de l'énorme quantité de sel ici présente ???
En tout cas deux belles journées et une nuit 'blanche' originale.
 
Avant de quitter le salar une petite visite d'un hotel de sel tout neuf; briques de sel, joints de sel, tables et sol en sel, décorations en sel, etc.... Magnifique.

Bolivie-Salar (hotel de sel)-1

Retour à Uyuni, re-lavado de Daou pour éliminer les traces de sel, petite nuit tranquille près du cimetière de trains, et nous voilà prêts à repartir.
 
 
 
 
NB: à voir, quelques nouveaux panneaux
 

1 commentaire:

  1. louis et nicole mer10 juillet 2013 à 23:32


    bravo pour tous ces commentaires et vos très belles photos cela nous rapelle notre séjour en 2002 avec les visites du salar,l'altiplano ,lagouna verdé et autres.... les missions jésuites,les eaux
    thermales mais nous n'avons pas eu la chance de faire le lac titikaka


    bon courage atous les deux

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