06 mars 2014

PEROU - Lima, désert, côte

L’arrivée à Lima est facile. L’autoroute donne accès au centre-ville sans avoir, comme c’est souvent le cas ailleurs, à se taper des bouchons dans une banlieue pas terrible.

Pérou-Lima

Autre bonne surprise, la ville est agréable, moderne, bien agencée et il n’y a pas ces moto-taxis fous. Nous tournons un peu, d’abord pour chercher un lieu de nuitée (ce sera le minuscule parking d’un ‘backpackers’ pour la première nuit car il est bien situé en pleine ville et dispose de Wifi). Ensuite nous cherchons un opticien, car Martine est en rupture de lentilles de contact et un essai d’achat au Chili a capoté, par la faute d'un opticien qui lisait ses mails avec une semaine de retard !
Nous avions cherché à Arequipa, sans succès, et l’opticien nous avait dit qu’il n’y en aurait pas plus à Lima (il faut dire que nous cherchons des lentilles multi-focales, pas courantes même en France). Dans un des nombreux centres commerciaux de Lima, nous trouvons un GMO et la vendeuse, après 2-3 coups de fil, nous annonce que les lentilles seront là dans 48 h. Nous avons du mal à le croire, insistons, elle nous assure que si.
 
Nous visitons donc Lima pendant deux jours, en sillonnant la ville à pied ou avec Daou (conduite variant selon les quartiers de franchement pénible à civilisée). Toute la partie sud de la ville que nous visitons est agréable et plutôt riche, comme l'intérieur des églises,

Pérou-Lima (église)

et nous découvrons même un immense site pré-colombien, Huaca Pucllana, où des ouvriers remettent en place les innombrables briques de terre crue afin de redonner belle apparence à une énorme pyramide.
 
Mais dans le centre on se croirait en état de siège: il y a des policiers et des militaires partout, et ils vont jusqu’à condamner complètement la Plaza de Armas, LA place centrale.


Nous interrogeons des passants et commerçants, pensant qu’une manifestation est prévue, mais non, c’est juste «pour votre sécurité» ! Décidément la parano est aussi présente au Pérou que dans les pays voisins. Car franchement nous ne ressentons absolument pas le moindre risque ….. sauf quand on traverse la rue bien sûr, car s’il n’y a pas de moto-taxis, il reste les taxis et les bus, souvent un peu marteaux !
 
Nous poussons jusqu’à Callao, le port historique, et au-delà encore jusqu’à La Punta. Cette petite péninsule est ….. comment dire ….. bien surveillée.
L’armée est présente puisque l’Escuela Naval est installée ici, la Policia Nacional également, avec gilet pare-balles et fusil mitrailleur, à pied, en voiture ou en moto, mais il y a aussi la Policia Municipal, à pied, en voiture ou à vélos et avec pistolet, la Seguridad Ciudadana, représentée par une personne tous les 100-200 mètres, avec talkie-walkie et matraque,

Pérou-Lima (La Punta) Seguridad

et enfin la Brigada Ciudadana, visiblement tous ceux qui veulent occuper leur retraite ou autre à sillonner les rues et surveiller leurs voisins ! Pendant plus d’un an en Amérique du sud nous avons pu mesurer la parano ambiante, mais là nous atteignons des sommets stratosphériques.
 
Installés pour la nuit dans une rue calme, près d’un petit parc au bord de l’eau (avec l'inévitable petite dame de la Seguridad Ciudadana qui veille et n’est jamais à plus de 200 m de nous) nous sommes réveillés par des policiers, et après avoir décliné nationalité, nom et dit que «oui on veut rester là pour la nuit», nous sommes acceptés et pouvons nous recoucher.

Pérou-Lima (La Punta) Bivouac

Le matin au réveil, nous profitons du lever de soleil sur la mer et des avironnistes qui s’entraînent, des sportifs qui font leur jogging, et des locaux (ou leurs employés) qui viennent faire pisser Mirza et ramassent la crotte avec un sac plastique. On se croirait en Suisse.
Une voisine vient discuter avec nous et nous confirme qu’il n’y a jamais de vol ou cambriolage, «grâce à Dieu». On s’en serait douté, même si nous pensions que c’était plutôt grâce à la surveillance et au flicage hallucinant.
 
D’ailleurs le lendemain soir, alors que nous nous garons un peu plus loin devant un restaurant, un policier vient immédiatement nous voir (nous sommes connus comme le loup blanc) et nous  lui disons que «oui on va peut-être rester là pour la nuit». Mais finalement nous changeons d’avis et retournons au même endroit que la veille. Dans les deux minutes un autre policier vient nous demander si nous restons «ici ou là-bas» et prévient ses collègues par radio. Nous pouvons dormir sur nos deux oreilles, il y a au moins 50 personnes qui savent où nous sommes et veillent sur nous !!
A part le tsunami, nous ne risquons RIEN.
 
Nos deux jours sont écoulés et nous retournons chez GMO. Les lentilles sont bien là, avec une paire supplémentaire en cadeau. C’est le Pérou !
 
Nous pouvons reprendre la route. La sortie de Lima est différente de l'arrivée, car nous traversons les quartiers nord,

Pérou-Lima (banlieue nord)
 
nettement moins riches, voire franchement pas engageants. Et comme la route est en travaux, c’est fastidieux, sale, poussiéreux. Autre visage de cette ville.
 
C’est la saison des pluies et si ici ça ne se voit pas il suffit de suivre la météo des villes situées à l’est dans la montagne pour s’en convaincre: entre 30 et 50 mm de pluie chaque jour, soit en trois semaines l’équivalent d’une année en Bretagne.
Pas bon. 
Nous continuons donc plein nord et retrouvons avec plaisir les grandes étendues, même si pendant plusieurs jours nous traversons un désert pas très beau et de nombreuses villes encore moins belles. Et comme à Lima le contraste est frappant entre le centre-ville et la périphérie. A Trujillo par exemple, le centre est propre, avec des ‘malls’ super-modernes, mais un kilomètre plus loin, on traverse des quartiers pourris, avec des rues défoncées, au milieu d’immondices. Et les abords des villes sont de vrais dépotoirs.
Il faut dit qu’ici, comme dans une partie de l’Argentine et au nord Chili, les déchets sont balancés par la fenêtre des véhicules, et on voit souvent voler serviettes, plastique, canettes,… Il y a bien des milliers de panneaux invitant à la propreté et à protéger le milieu ambiant, mais l’éducation reste à faire. Dommage car ça gâche totalement le paysage, et même le désert est souillé par les déchets.
 
En cours de route nous visitons à Aspero des ruines pré-colombiennes.

Pérou-Aspero

Malheureusement les anciens construisaient en brique de terre crue (normal il ne pleut quasiment jamais ici) et avec le temps une pyramide ressemble juste à une petite bosse ou une colline. Il faut vraiment le travail des archéologues pour mettre en évidence les constructions. 
 
Huanchaco, site connu des surfeurs. On y accède par une route surveillée, avec gardien qui relève le numéro d’immatriculation. A quoi ça peut bien servir ? Probablement à rien, comme les gardiens à l’entrée des parkings de super-marchés qui notent le numéro d'immatriculation sur un papier qu’on rend à la sortie !
Huanchaco est aussi connu pour les ‘caballitos de totora’,

Pérou-Huanchaco

les petits chevaux de roseaux que les pêcheurs chevauchent pour aller placer leurs filets à quelques centaines de mètres de la côte. Mais aujourd’hui, ils sont faits de polystyrène expansé, juste recouvert de roseaux. Comme nous l’a dit un pêcheur «c’est plus léger». On veut bien le croire car un tel volume de roseau mouillé, ça doit peser lourd.
Nous retrouvons ces embarcations, plus nombreuses, à Santa Rosa

Pérou-Santa Rosa

et à Pimentel, petite ville à la fois  port de pêche et cité balnéaire, agréable sur le front de mer. Mais les déchets réapparaissent dès qu’on s’écarte et les abords de la ville voisine de Chiclayo sont vraiment peu ragoûtants.
 
Près de cabo Blanco, des puits de pétrole. Il y en a des centaines (milliers ?) sur des kilomètres, sur le plat mais aussi sur les falaises (des plate-formes sont construites), et même en mer.

Pérou-Cabo Blanco

Sur le bord de la route un policier veut nous empêcher de prendre des photos (nous prend-il pour des activistes anti-pétrole ?), mais nous protestons et il n'insiste pas trop.
 
Nous arrivons dans le nord Pérou, l’eau se réchauffe, et nous recherchons la plage idyllique où nous pourrons nous baigner. Cela pourrait être à Punta Sal, si seulement les ‘Propiedad Privada’ ne bloquaient pas COMPLETEMENT l’accès à la plage. Les maisons et hôtels sont carrément sur la plage, et de la route qui passe derrière on devine la mer sans la voir.
 
Plus loin nous trouvons finalement un morceau de dune accessible. Il y a bien quelques déchets, mais comme il y en a partout….
Il fait chaud, l’air est humide, nous sommes poisseux, et nous apprécions notre premier bain depuis le Brésil, il y a presqu’un an. Martine a un peu de mal à franchir la vague qui déferle, mais l’eau est bonne, et les frégates et pélicans qui nous survolent apportent une touche sympa.

Pérou-Frégate

Pour conclure en beauté, un petit restaurant où nous dégustons ‘chicharron' (beignets) de crevettes et ‘ceviche’ (poisson cru mariné au citron), accompagné de grains de maïs légèrement grillés.

Pérou-Punta Sal (ceviche)

Nous voilà à la frontière nord du Pérou, l’Equateur et l’équateur nous attendent.
 
 

1 commentaire:


  1. Salut les Jeunes !


    Toujours aussi sympa de partager un petit bout de voyage " exotique " en votre compagnie; on s'y coirait.  Merci !


    A plus ( avec impatience ! ).

    RépondreSupprimer


COMMENT SAISIR VOTRE COMMENTAIRE :
1) Choix de votre signature dans la liste déroulante.
si vous êtes connecté à votre compte google (via votre adresse @gmail.com), vous êtes automatiquement identifié
sinon vous pouvez saisir votre nom ou pseudo en choisissant "Nom/URL" dans la liste déroulante
3) Si vous avez un compte google, vous pouvez, en cochant la case "M'informer', être avisé en cas de réponse à votre commentaire
4) Cliquez sur Aperçu pour voir votre texte tel qu'il apparaitra sur le blog
5) Cliquez sur Publier pour enregistrer votre commentaire.