Nous quittons Lima au milieu de gigantesques publicités
et de camions aux chargements non moins imposants.
Mais après quelques kilomètres nous sommes arrêtés car nous roulons sans feux (obligatoires de jour) afin de recharger les batteries faiblardes.
Surprise, le policier nous annonce une amende de 400 soles (100€). Nous faisons part de notre étonnement, insistons et là, re-surprise, il ajuste à 180 soles ! Pas de doute il s’agit d’un ripou et ne voulant pas jouer ce jeu, nous n’acceptons pas. Après 10 minutes de discussion un chef arrive et nous libère. C’est bien la première fois que nous sommes confrontés à une corruption en Amérique du sud, les contrôles étant, dans tous les pays, corrects et courtois.
Petite halte à Pucusana, petit port très fréquenté par les limenos et où nous dégustons notre meilleure ‘parihuela’ (genre de cotriade). Ce port est assez étonnant, un mélange très péruvien avec une minuscule plage, beaucoup de bateaux de pêche et de promenades, des restaurants, des résidences huppées.
Plus au sud, nous retrouvons les cultures en plein désert mais aussi les élevages de poulet, immenses batteries installées par centaines sur le sable.
Des millions de poulets entassés là, avant de l’être dans des caissettes empilées sur les camions que nous voyons régulièrement. Pauv’ bêtes.
Comme à l’aller, nous faisons halte quelques jours à Paracas, au bord d’une plage de sable rouge
où nous profitons de nos derniers pélicans puisque c’est là que nous quittons les rivages du Pacifique.
Mais Paracas ne veut pas nous lâcher et après un faux-départ, nous y revenons (premier Ven-Sam).
Le second départ est le bon et nous laissons les vignes du désert derrière nous.
A Nazca cette fois pas de survol en avion, mais visite de ‘los acueductos de Cantalloc’, mélange de canaux à l’air libre ou enterrés avec des puits de contrôles.
Le cimetière voisin, situé au milieu de géoglyphes, nous accueille.
Nous sommes dimanche et il y a de l’animation, les familles venant sur les tombes de leur défunts pour papoter, boire, écouter de la musique ! Heureusement la nuit nous sommes seuls avec les morts, bien plus calmes.
Sur la route qui monte vers Cusco
nous retrouvons rapidement les 4000 m, sur une belle route peu fréquentée. Ici, les bergères filent la laine et tricotent. La route reste un bon moment sur un plateau à 4500 m. Vaste paysage désolé et grandiose, avec ses troupeaux de lamas et de moutons.
Plus loin la route descend, les alpagas prennent le relais, en troupeaux encore plus nombreux. Et nous arrivons à Abancay, ville qu’on quitte le plus vite possible. Façon de parler car les premiers kilomètres nous font passer de 2000 à 4000 m par une route à lacets rarement vue.
Heureusement, contrairement aux routes chiliennes, les routes péruviennes sont raisonnablement pentues, ce qui fait que les montées ne sont pas trop laborieuses et les descentes pas périlleuses.
A propos de route, un détail amusant. Chaque pont porte un nom et a une charge limite,
mais les ponts situés sur une même route n’ont pas la même limite ! Peu importe de toute façon puisque tous les camions passent quel que soit leur poids (et ici les remorques font souvent plus de 50 tonnes à elles seules).
Arrivés au-dessus d’Abancay, encore de superbes paysages.
Et c’est là que nous entamons notre série ‘vieilles pierres’, par la pierre sculptée de Sayhuite.
Encore quelques montées-descentes, et nous atteignons finalement le ‘nombril du monde’ des incas, Cusco (ou Qosqo en quechua). A noter que l’orthographe française est malvenue puisque le ‘z’ à la place du ’s’ transforme le nombril du monde en chien.
Nous passons deux semaines dans les environs (Cusco et ‘vallée sacrée’), passant d’un site à l’autre. Nous avions un peu peur de faire une overdose de vieilles pierres, mais il n’en est rien, les sites étant très différents.
Peu de points communs en effet entre les Salineras de Maras
et Pisac
ou entre les terrasses de Ollantaytambo
et celles de Moray
d’ailleurs situées dans un superbe cadre.
A Chinchero, les inévitables terrasses
côtoient l’église aux peintures intérieures extravagantes. Et comme sur tous les sites touristiques des objets artisanaux de toutes sortes et de belle qualité sont proposés à foison.
Mais ici nous pouvons en plus découvrir les méthodes traditionnelles de traitement des laines (moutons, alpagas,…),
en particulier la cochenille, parasite fournissant une teinture rouge et dont nous connaissions le nom sans en n'avoir jamais vu.
Et le soir, un hasard bienvenu nous permet d’assister à une cérémonie au syncrétisme incroyable: des pénitents portent une croix,
suivis de jeunes en costumes ‘incas’ qui dansent joyeusement au son de la fanfare et des conques,
tout ce petit monde terminant à la chapelle pour une messe durant laquelle les pétards explosent !
Nous sillonnons la vallée sacrée
où l’on cultive, comme il y a des siècles, des maïs de toutes sortes.
Plusieurs passages à Cusco nous permettent de bien découvrir la ville.
C’est d’ailleurs, pour nous, la plus agréable des villes hispano-américaines. Le centre est riche,
étendu, homogène et la transition vers les quartiers modernes se fait sans rupture. De plus les églises
n’ont pas réussi à effacer toutes les traces de l’ancienne capitale inca.
Que ce soit dans les rues
ou sur le grandiose site de Sacsayhuaman qui domine la vieille ville,
les traces pré-hispaniques sont nombreuses,
même si les conquistadores ont allègrement démoli et bâti des églises par-dessus les sites incas.
Et c’est à Cusco que nous préparons notre visite au Machu Picchu, incontournable, même si l’emplacement du site rend les choses compliquées et chères. Nous optons finalement pour un aller-retour en train depuis Ollantaytambo où nous passons la nuit sur le parking de la compagnie INCA RAIL afin d’être sur place pour le départ aux aurores.
Une heure et demie dans un agréable tortillard, puis une demie-heure de montée au site dans un minibus (et on comprend vite pourquoi les véhicules particuliers ne sont pas autorisés, tant il faut de dextérité sur cette piste).
L’arrivée sur place est conforme aux images vues et revues. Spectaculaire.
Nous ne sommes pas adeptes des visites guidées mais finalement celle qui nous est proposée est intéressante et instructive. Ensuite, quartier libre, durant lequel nous refaisons le tour du site
et montons à la Porte du soleil, en doublant les touristes non acclimatés à l’altitude et qui souffrent un peu. De là-haut, superbe vue sur le site et son environnement
et sur les nuages qui approchent ! Désormais nous savons pourquoi ce site inexpugnable a été choisi. Foin des théories compliquées, c’est simplement parce que cet endroit reste au soleil quand tout le reste est envahi par les nuages et la pluie.
Après six heures passées à monter-descendre, il est temps de regagner Aguas Calientes pour un repas reconstituant, avant de reprendre le train et de retrouver Daou pour un repos bien mérité. Mais le Machu Picchu est si particulier qu’il vaut bien quelques efforts, physique et financier. Même s’il faut relativiser car si les 140€ par personne déboursés sont énormes par rapport aux coûts en vigueur au Pérou, une visite chez Mickey à Paris revient plus chère sans être aussi exceptionnelle.
Deux semaines passionnantes donc, mais il faut bien quitter Cusco, même si quelques vieilles pierres nous attendent encore.
A Tipon d’abord, avec des terrasses, comme partout, mais surtout un réseau de canaux qui vont chercher l’eau loin dans la montagne
afin d’irriguer ces terrasses.
Après la visite, et comme souvent, nous passons une nuit tranquille sur le site, car les gardes péruviens sont sympas et ne font jamais de difficulté.
A Pikillaqta, une ville immense pré-inca de plus de mille ans,
nous errons au milieu des ruines, tentant d’imaginer la vie dans cette ville il y a des siècles.
Plus loin nous arrivons sur la partie péruvienne de l’altiplano.
Paysage grandiose au milieu duquel nous roulons un moment de concert avec le train touristique PERU RAIL. Facile, car nous allons plus vite que lui, et pouvons même nous permettre de nous arrêter pour le laisser passer !
A Sillustani, des fermes vraiment particulières,
et encore des vieilles pierres, cette fois des tours funéraires.
le tout au bord d’un superbe lac.
Autre lac, à 4000m d’altitude, le lac Titicaca,
qui n’a rien d’exceptionnel hormis qu’il se déverse dans le Popoo (ben oui c’est facile, mais reconnaissez que comme moyen mnémotechnique on ne fait pas mieux).
C’est là que nous terminons notre visite du Pérou.
Deux mois et demi de déserts, de montagnes, de ruines, de taxis à la conduite exaspérante, de restaux, de gens calmes et agréables, de petits soucis mécaniques, et des images plein la tête.
RépondreSupprimersalut les amis,
apres l'episode jean yves fait de la mecanique, je vois que le moral est revenu.
ici nous continuons a chercher la porte du soleil mais c'est vrai qu'il nous manque quelques hauteurs...
alors on continue a profiter de vos cliches et commentaires pour une visite guidee et commentee a un tarif preferentiel.
bonne route rendez vous au prohain arret.
christian et nathalie.
RépondreSupprimerbonjour Martine et J-yves
votre voyage est vraiment fantastique et vos photos et commentaires sont un régal.merci
RépondreSupprimerMerci à vous pour ces commentaires. Cela nous encourage à continuer.
A bientôt donc ...
Bonjour,
RépondreSupprimerLes photographies sont magnifiques avec des paysages variés. Je connais bien le Pérou qui est un pays ou il fait bon vivre avec des endroits uniques. Ce sont les principales raisons pour lesquelles beaucoup d'étrangers souhaitent s'installer et vivre dans ce pays.